On se prend à rêver

Que retiendra la Haute-Marne de cette 25e semaine de l’année ? Avez-vous lu le papier d’archéologie “Les Crassées se révèlent au public” (JHM du 23 juin p. 9). Une des photos nous montre deux légionnaires romains (même équipe, même uniforme, même bouclier) qui s’écharpent à coups de glaives. Spontanément m’est venue à l’esprit l’image du conseil municipal de Chaumont. Allez savoir pourquoi ? Là, ce serait plutôt les crasses se révèlent au public. On se prend à rêver que tous ces élus se rendent aussi visibles dans d’autres registres.

À Chaumont, justement, le Dr Thévenot fait valoir (enfin ? déjà ?) ses droits à la retraite. Bon, dit comme ça… Pourtant, voilà l’événement de la semaine. Jean Thévenot demeurera pour ses patients l’archétype du généraliste respecté, du médecin de ville dévoué et compétent. Son départ porte tous les symboles du dossier santé en Haute-Marne : la fin d’une génération, d’une vision, d’une posture, d’un engagement, d’une foi.

Douze heures par jour depuis des décennies, Jean Thévenot soigne des Haut-Marnais. On le sait moins, il s’est donné plus que de raison dans une lutte sans merci contre des affections vachardes. On le sait encore moins, il mène aussi des combats à l’autre bout du monde, contre la maladie, pour l’éducation, sans se contenter de se donner bonne conscience en signant un chèque d’adhésion. Pour tout, Merci, Monsieur Jean.

À ce jour, il n’a pas de remplaçant. On se prend à rêver qu’un jeune médecin tombe amoureux d’un(e) haut-marnais(e) et vienne s’installer.

La santé des habitants de ce département ne cesse d’inquiéter. On se prend à rêver qu’un élu velléitaire s’empare rapidement du dossier médical du patient haut-marnais et vienne taper du poing sur la table des opérations.

Même constat pour l’Éducation ; c’est tout aussi grave à long terme : une sourde menace plane sur le lycée Charles-de-Gaulle. Il en va là cette fois de l’existence d’une classe de première. On ose espérer que l’éventuelle funeste annonce ne sera pas rendue publique juste après les élections. On se prend à rêver que le pouvoir comprenne enfin qu’un bien ou un service en territoire rural revêt autrement plus d’importance que dans une grande ville.

JHM du 27 juin 2021

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