Que retiendra la Haute-Marne de cette 40e semaine ? La démission de Bruno Sido (alias « Monsieur l’ancien président ») du Conseil départemental ? Hola ! il n’abandonne pas tout. Il demeure sénateur. Tiens, justement : un lecteur vétilleux téléphone au journal mercredi, assez remonté et plutôt vindicatif ; il reproche à la rédaction de ne pas avoir traité le résultat des sénatoriales en Haute-Marne. Une secrétaire tente de lui expliquer. Peine perdue. Sûr de son fait, il persiste dans ses fielleux reproches. Ma collègue lui passe alors un journaliste : un grand brun qui jamais ne se départit de son flegme légendaire. Le journaliste esquisse un cours de droit constitutionnel sur le renouvellement du Sénat, par moitié tous les 3 ans. A priori, ce n’est pas extrêmement technique. Même votre serviteur, plumitif laborieux, assimile le dispositif. Mais pas notre interlocuteur. En fait, il n’écoute même pas une seconde le propos rationnel du grand journaliste flegmatique. Vous savez pourquoi ? Parce qu’il a vu sur Internet, lui, qu’il y avait eu des élections sénatoriales en Haute-Marne. Et lui, il connaissait le résultat. Et comme c’était sur Internet, 1) c’était vrai. 2) le journal avait dissimulé l’information. Donc, il exigeait des explications.
En théorie, elles étaient simples : l’article qu’il avait lu sur Internet avait quelques années d’âge. Moins que Bruno Sido, qui était, lui, déjà sénateur.
Il se trouve sans doute, sur notre époque déboussolée, des leçons à extraire de cette anecdote.
Vendredi à Saint-Dizier, je croisais le débonnaire Nicolas Suppin. Sous son masque, il m’expliquait la subtile différence entre un demandeur d’emploi et un chercheur d’emploi. L’un des deux travaillera avant l’autre. Je vous laisse deviner.
JHM du 4 octobre 2020