Que retiendra la Haute-Marne de cette 42e semaine ? Qu’elle a pris de l’avance sur nombre de régions française, et pas des moindres. Partout, les chochottes éplorées se lamentent du couvre-feu couperet à 21 h. À Chaumont, le dimanche, depuis 30 ans, le couvre-feu débute à midi. On n’en est pas mort. Le centre-ville, si, un peu.
Mauvaise langue ! Parfois, Chaumont by night, c’est chaud ; tenez, votre plumitif laborieux astreint à chronique assistait jeudi soir aux travaux du comité directeur de l’Office municipal des sports. Les échanges entre les sportifs et les politiques s’avéraient…, comment dire ? francs. Très francs. Les francs mènent aux euros, qui manquent tant. Les sportifs demandent qu’on répare tout ce qui est en panne ou cassé sur les stades, dans les gymnases. Les politiques avancent d’autres priorités, une autre temporalité. C’est un Signe. Au moins les deux équipes s’écoutaient-elles enfin. C’est sûr, le sport, pour un élu, ça coûte.
Un sportif a alors rappelé une petite notion intéressante : et si ça rapportait, aussi ? Je m’explique : tous ces bénévoles qui ne comptent pas leur temps pour l’éducation des enfants ; toutes les valeurs qui imprègnent ces adolescents soudés au groupe dans la mêlée, ou qui saluent le partenaire (et pas l’ennemi) sur le tatami… Que feraient les gamins s’ils ne tapaient pas dans le ballon, s’ils n’enfilaient pas des gants de boxe ? L’éducation populaire, par le sport, avec les valeurs du sport, pourvoit aux lacunes de la société. À moindre coût, non ? À vil coût, oui.
Par définition, on ne saura jamais combien de jeunes haut-marnais ont échappé à l’irrespect, à la délinquance, à la drogue en signant une licence sportive. Un jeune qui choisit un club tend à son avenir un miroir vers le respect des autres et des règles ; vers l’excellence. Ça a un coût, certes. Ça n’a pas de prix, surtout.
JHM du 18 octobre 2010