L’avenir, si

Que retiendra la Haute-Marne de cette semaine de transition ? Qu’il en va des chiffres comme de toute considération : l’objet varie avec la position de celui qui l’observe. Nous avons appris que nous sommes 174 000 Haut-Marnais (JHM du 30 décembre). QUE 174 000 ? ENCORE 174 000 ?

“Que” a choisi l’auteur de l’article. Bragard comme votre serviteur, plumitif laborieux (pas lui, moi) astreint à chronique, lui insistait sur la chute de la population de Saint-Dizier. D’une leste plume, il avait la cruauté de nous rappeler qu’il y a quelques décennies à peine, les Bragards dépassaient les 40 000 ! Bouuuuh… la honte !

La honte ? Est-ce si sûr ? Nous voilà certes moins nombreux en valeur absolue, donc moins nombreux au mètre carré. On aurait dû profiter de l’espace ainsi créé autour de chacun de nous – sorte de “vide” sanitaire – pour tirer le taux d’incidence de la Covid vers le bas. Las, on sait ce qu’il en est de nos performances dans ce fâcheux registre. Revenons donc plutôt au sujet qui nous préoccupe ici.

Nicolas Lacroix, qui apprend décidément très vite en politique, nous explique (p. 4) que «les chiffres sont moins mauvais par rapport à ceux de l’an passé ». Il a raison. «Moins mauvais», dans bien des cerveaux, cela se traduit par «un peu meilleurs». Ouf ! On envisage déjà d’inverser la courbe, puisqu’on nous dit «qu’elle se tasse».

Anne Cardinal, la maire de Langres, n’a pas encore eu le temps d’acquérir toutes ces subtilités de langage. Faut-il l’en blâmer ? Elle aussi constate la baisse. Mais elle, elle dit (JHM du 31 décembre p. 11) : «cette diminution est un fait qui est à déplorer». Cela décrit la même réalité ; mais autrement.

Parmi les pistes envisagées, toutes évoquent la nécessité d’offrir aux habitants un cadre de vie, des équipements, des services. 2021, nous y sommes, sera la première année du Parc national et verra l’ouverture de Palestra. Ce sera l’an 1 du monde d’après pour les Parisiens confinés, pollués, asthmatiques. Ce sera surtout ce que nous, nous en ferons. Je persiste et je signe : l’avenir est ici. À condition d’être exigeants, ambitieux, dans tous nos choix, puis de les assumer.

JHM du 3 janvier 2021

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