Que retiendra la Haute-Marne de cette 43e semaine ? Peut-être que tout ce qui motive un homme – une femme – dans sa vie ne relève pas automatiquement de l’argent ou du sexe. Je vous laisse remettre ces deux propositions dans l’ordre qui vous agrée. Je songe là à Frédéric Deprun. Comme votre plumitif laborieux astreint à chronique, il est né à Saint-Dizier. Pour le reste, nos trajectoires respectives divergent : lui a fait fortune, à force de travail et d’intelligence.
Ses affaires, implantées à Nancy et à Bollène connaissent un tel essor qu’il décide de construire une nouvelle usine (JHM du 21 octobre p. 3). Il aurait pu s’accommoder de l’acquis, croquer dans la vie à pleines dents, assumer pleinement sa passion pour l’automobile. Nenni ! Il jette son dévolu sa ville natale afin d’y investir 3,5 millions d’euros et créer une centaine d’emplois. Rien ne l’y oblige. Rien. À part peut-être une petite voix que lui seul a entendue ; elle lui susurrait : « tu n’as pas été si malheureux, à Saint-Dizier ; tu as toujours tes copains d’enfance, à Saint-Dizier ». Je dis chapeau.
La même semaine, je découvre un article sur l’Agglo de Chaumont dans Sciences et Avenir. L’auteure de l’article y évoque plus précisément l’énergie noire, a priori enfin détectée. Dire que les savants se décarcassent à la chercher partout dans le cosmos depuis des lustres, alors que nous, ici, on en prend la mesure régulièrement à coups de petites phrases vachardes.
Dans le même numéro, Sciences et Avenir publie des cartes de France produites par des spécialistes du climat : Il s’agit de prévisions pour les 30 prochaines années ; la carte des zones à risques, celle des submersions, celles des inondations, celle des sécheresses, celles des coups de chaud… Sur aucune d’elles, la Haute-Marne ne se pare de rouge. Nous nous situons toujours parmi les plus épargnés. Une petite voix insidieuse me susurre que la courbe démographique, telle un sourire, va finir par remonter.
Dominique Piot
JHM du 24 octobre 2021