Le pire n’est jamais sûr. Las, parfois, il insiste, il persiste. Au remplissage sans vergogne de la page “Avis de décès” répondent en écho les propositions, les initiatives des Haut-Marnais solidaires. Viens la mort, on va danser. C’était d’ailleurs le titre d’un des premiers livres d’adulte que j’ai lu en… vous n’étiez pas née, Madame.
Saint-Dizier en état de sidération. La mort est ici. J’ajouterais : elle est ailleurs aussi. Elle est partout. Pour autant, justement, faut-il lui offrir en expiation la jouissance de notre désarroi ?
Dans les pires vomissures de l’Histoire, il s’est toujours trouvé des hommes pour tenter l’humour*. Je le confesse : j’ai éclaté de rire cette semaine, confiné avec mon smartphone, en visionnant une de ces multiples blagues… virales sur les réseaux.
Le message suivant, sur l’écran, évoquait l’annulation du congrès national des bouilleurs de cru. Il aurait dû se dérouler début mai à Saints-Geosmes. Ce devait être l’apothéose des bouilleurs de cru haut-marnais ; le Graal de l’alambic d’ici. Le savez-vous ? la Haute-Marne est le premier département français en ce registre. On ne boit pas tout. On stocke. Alors, me suis-je dit, tandis que la moindre fiole de gel hydroalcoolique vaut plus cher qu’une dive bouteille de Romanée-Conti Grand Cru de la Côte de Nuits, et si on se lavait les mains avec de la gnôle du verger qui titre dans les 80°. Non, je rigole…
Prenez soin de vous et du voisin. Là, je ne rigole plus.
JHM du 29 mars 2020
*Rire, Mémoire, Shoah (2009), sous la direction de Andréa Lauterwein et Colette Strauss-Hiva. Editions de l’Eclat.