Que retiendra la Haute-Marne de cette insignifiante 33e semaine ? Rien. Rien de rien. Notre territoire serait-il vraiment un trou ? Soit, selon la plaisante définition : du vide avec quelque chose autour ?
Parce que cette semaine, de part et d’autre des rives du cours haut de la rivière Marne, j’ai bien cherché, mais aucun enfant n’a pris une balle. Pas davantage d’accidents mortels sur nos petites routes tant décriées. Pas d’incendie qui serait venu avaler des milliers d’hectares de nos sous-estimées forêts et envoyer en enfer quelque innocent campeur. Par ici, lorsqu’on se baisse en sous-bois, c’est pour ramasser des champignons, pas pour recueillir des preuves. La Meuse qui flemmarde au creux de son lit alors qu’il y a quelques semaines, elle a dévasté une partie de l’Allemagne. Non, il ne se passe rien. Presque rien.
Ce quelque chose autour qui tue, qui ruine, qui détruit, qui fait de la vie une vraie vallée de larmes, bref, ce malheur nous manque-t-il ? Votre réponse vous appartient ; pour votre plumitif laborieux astreint à chronique : non, naturellement.
Pour autant, sommes-nous encore à même d’apprécier le rire d’un enfant, le sourire de l’inconnue qui entre en oubliant son masque, l’écureuil qui grimpe, la truite qui gobe au soir venu. Les gens heureux n’auraient pas d’histoires, dit-on. Savent-ils qu’ils sont heureux ? Le sont-ils seulement ?
JHM du 22 août 2021