Liberté, liberté chérie*

Que retiendra la Haute-Marne de cette 51e semaine de l’année ? Sans doute qu’il est grand temps qu’elle prenne sa retraite, l’année. Même anticipée de quelques jours. On lui accorde la pénibilité, à l’année. À taux plein. Qu’on en parle plus.

Sauf quelques secondes, quelques lignes.

Je vous représentais, donc, jeudi soir, à la remise du trophée Cobaty.23

Laissez-moi vous parler du jeune récompensé cette année. En classe de troisième, il arrête tout sans même se présenter au brevet. Lucide. Ça commençait bien !

Son père le met au travail. Il découvre l’univers de la charpente, fréquente les Compagnons, passe deux CAP.

L’ex-mauvais élève apprend la vie avant de se colleter les équations du second degré à une inconnue, voire plus si affinités.

Puisqu’il aime ce qu’il fait, il décide de renouer avec l’école ; il retrouve le goût d’apprendre ; sans doute parce qu’il sait pourquoi, maintenant. Depuis Paris il cherche un lycée à bonne réputation. Il le trouve… ici, en Haute-Marne.

Aujourd’hui, à 21 ans, il est en terminale. En passant, il a tout de même créé son entreprise, en Région parisienne. Il la gère le week-end, parce que la semaine, il est interne, en Haute-Marne. S’il décroche le bac, en juin, il a déjà prévu de poursuivre en BTS, toujours ici, chez nous. Tout en développant son entreprise, qui compte déjà cinq salariés.

Plusieurs enseignements ressortent de ce parcours atypique.

1) On peut se croire mauvais élève et rebondir plus tard. J’adore cette idée de deuxième chance.

2) On peut vivre à Paris et choisir de s’installer un temps en Haute-Marne, parce qu’on y trouve l’excellence dans un domaine particulier.

Tout cela, le plumitif laborieux amnésique l’a déjà écrit maintes fois. Mais le 3e point me comble d’aise : à son prof qui expliquait qu’il lui avait laissé « de la liberté afin qu’il puisse s’exprimer », l’insouciant récipiendaire a répondu : « la liberté, ça m’a encouragé. Merci d’encourager ainsi ceux qui ont envie ». Cette Liberté, revendiquée, sur les lèvres d’un jeune qui a choisi de l’exprimer ici, est un véritable cadeau de Noël sous les branches lasses de nos sapins déprimés. Joyeux Noël, les amis. Et re-veillons à préserver cette précieuse liberté, divin cadeau laissé en héritage par nos prédécesseurs.

JHM du 22 décembre 2019

*Liberté, liberté chérie fut le premier titre du numéro 1 de la Haute-Marne… libérée

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