Que retiendra la Haute-Marne de cette 29e semaine de l’année ? Pour sa composante la plus âgée, une autre 29e semaine. Celle d’il y a 50 ans. J’avais juste dix ans. Nous venions de déménager du Vert-Bois pour le quartier des Tennis, à Saint-Dizier. Cette nuit-là, pour la première fois de ma jeune vie, il était prévu de nous réveiller, afin qu’à une heure indue, nous soyons “là”. Là, c’est à dire témoins immensément émus, émerveillés de ce qui allait se dérouler – ou pas – sur la Lune. Avec tout le voisinage, nous nous sommes réunis dans la seule maison où trônait une télévision. Aujourd’hui, smartphone connecté en main, on ne peut pas imaginer l’intensité inouïe de ce que nous vivions, en communions pour la première fois avec nos frères humains. L’Homme peut donc faire de grandes choses. Depuis, chaque été, je vais épier le ciel accompagné d’un savant ; je reviens émerveillé, plus humble, et peut-être moins paltoquet.
Le ciel, lorsqu’il est observé, nous permet de rêver. Le ciel, lorsqu’il est expliqué, nous permet de relativiser. Toutes postures pertinentes aussi lorsqu’on regarde la Haute-Marne.
J’assistais lundi à Nogent à une réunion en trop petit comité de “Territoires d’industrie”. Des chefs d’entreprise haut-marnais échangeaient donc librement sur, globalement, comment parler de nous, ici, en conjuguant les verbes au futur. Il s’est trouvé l’un d’eux, qui est aussi élu, pour expliquer que la Haute-Marne « n’est plus en train de descendre, mais de remonter ». Ceux d’entre vous qui suivent depuis des lunes les travaux hebdomadaires du plumitif laborieux astreint à chronique savent bien que c’en est le leitmotiv. Et on laissera même volontiers à l’intervenant la conclusion de ce lunatique billet : « Nous devons avoir la fierté de notre territoire ». Ainsi demeure toujours une certitude au plus profond de la nuit : le soleil va se lever. D’ailleurs, cette lueur, là-bas, qui point, ne serait-ce pas…
JHM du 21 juillet 2019