Que retiendra la Haute-Marne de cette 26e semaine de l’année ? Peut-être le nombre de litres d’eau que chacun de nous a bue chaque jour. Les spécialistes l’affirment : cette canicule en précède d’autres. Qu’avez-vous tenté en quête de fraicheur ? En manque d’imagination chronique, le plumitif laborieux astreint à chronique s’en est allé flâner sous les vertes et épaisses frondaisons de nos forêts. Quelle chance !
Mais si nous goûtons tant les sentes ombragées – de plus en plus à juste raison – ne saurions-nous imaginer une seconde que des millions d’Européens sur le grill auront de plus en plus envie, besoin, de renouer avec les vraies forêts, avec des lacs ou des étangs ? Le Parc national des forêts va nous offrir un coup de pub inouï quand le mercure va danser la gigue. Depuis le temps qu’on devine confusément que notre malheur – appelé communément “ruralité” – peut devenir un atout. Ces touristes verts, il faudra les nourrir, les loger, leur proposer des services, des produits en communion avec leurs aspirations : manger bio, observer du vivant qu’ils ne voient pas ailleurs. Je ne parle pas ici de notre personnel politique ! Revenons un instant sur la chauve-souris du marché couvert de Saint-Dizier : le grand murin.
Le Monde (mercredi 26 juin) nous apprend que la bébête qui menace dans cette vaine chronique l’alouette Lulu, le grand murin (myotis myotis) donc, vit une quarantaine d’années. Rien que cela ! Les recherches sur le vieillissement se sont intéressées à cette “anomalie” pour un être vivant de si petite taille. Quand l’homme vieillit avec le temps, s’affaiblit, lutte de moins en moins efficacement contre les tumeurs, le grand murin, lui, ne change pas. Le séquençage du transcriptome de myotis myotis est riche d’enseignements. Tenez : chez le grand murin – bragard, mais pas que lui -, le mécanisme qui forme des cancers diminue avec l’âge. Les scientifiques l’affirment : il suffit d’étudier le grand murin pour apprendre à lutter contre le vieillissement. Et où ont-ils choisi de vivre, les grands murins ? Chez nous. Ici. Et vous croyez vraiment que personne ne va s’intéresser à la Haute-Marne à l’avenir ?
JHM du 30 juin 2019