Ouverture

Que retiendra la Haute-Marne de cette 11e semaine de l’année ? Qu’un soir à l’heure du potage, une c… a chu dans l’assiette creuse : la grimace s’est invitée autour de la table lorsqu’il s’est agi de trouver des solutions pour garder les enfants 4 jours plus tard. Moi, les enfants, je ne les ai pas reconnus.

Cependant pris de panique, je me suis autoconfiné. Je vous le demande : quel est l’endroit près de chez nous où l’on soit a priori protégé de toute contamination ? (c’est la pub qui le dit…) Le trou de Bure, bien sûr ! Verticalement à 500 m du terrain de jeu du virus. Sous terre avant tout le monde. Las, la perspective des 20 minutes de descente serrés dans l’ascenseur ont eu raison de mon génial projet prophylactique.

Sauf que j’avais un plan B : le Cul du cerf. Jamais un virus chinois ne saura trouver un repère aussi improbable que même les Haut-Marnais peinent à le localiser. Donc, fissa : au Cul !

J’arrive in situ. Personne. Pas davantage d’âmes qui vivent que de paquets de nouilles au rayon pâtes de chez Monsieur Carrefour un lendemain d’intervention présidentielle à l’heure de la soupe. Donc je m’installe, loin des miasmes, tout seul.

Trop seul ?

C’est un peu vain, la vie, sans la présence des autres, sans le sourire des autres. Sans le problème des autres. C’est comme un beau livre parfaitement rangé sur une étagère. Pire : confiné derrière une vitre. Personne ne le touche. Personne ne le lit. Il ne sert à rien.

Nous avons le devoir de nous protéger. Pas de paniquer. Et encore moins de nous enfermer sur nous-mêmes. Et si la crise – le monde a connu moult fois bien pire – nous invitait à revoir nos comportements ? À jouer l’ouverture ? Ouverture des livres, des fenêtres, des yeux sur autrui ?

JHM du 15 mars 2020

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