Nourrir ou mourir

Que retiendra la Haute-Marne de cette 27e semaine de l’année ? L’annonce de la suppression des arrêts TGV à Chalindrey ? L’opposition anti-tsiganes ? L’opposition anti-parc national ? Les nerfs sont à vif. Quand on souffre d’une rage de dents, d’une migraine carabinée, on n’a pas envie de jouer aux échecs ou de résoudre une grille de mots croisés. On a D’ABORD mal. Cette douleur domine, étouffe, éteint toute tentative intelligente de perception du réel. La seule équation qui vaille n’a plus qu’une inconnue : où se trouve cette put… de pharmacie encore ouverte le samedi à 18 h 59 ?
C’est faux ?
La Haute-Marne est un territoire en souffrance. L’agriculture est une activité en souffrance. Comment peut-on admettre que le métier le plus fondamental de l’humanité, qui consiste à nourrir ses prochains, ne nourrisse plus son homme ? Comment peut-on accepter sans vergogne que le vœu aujourd’hui le plus cher des parents haut-marnais responsables soit que leurs enfants s’éloignent radicalement afin de poursuivre des études pourvoyeuses d’avenir ? Bon, déjà, ils ne partiront plus en TGV…
Le vrai problème des agriculteurs en colère me fait songer à celui d’une abeille qui aurait butiné un néonicotinoïde fraichement pulvérisé : elle est un tantinet désorientée. Eux aussi. Ils veulent Nourrir, pas Mourir. Mais l’abeille, elle ne sait pas qu’elle a trop sniffé du néonicomachin. Elle maudit plutôt cette put… de ruche qui a changé de place. Elle se trompe juste de colère.

JHM du 8 juillet 2018

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