Coquin de sort

Que retiendra la Haute-Marne de cette 51e semaine de l’année ? Pour les jeunes, ce sera sans doute les spécialités des lycées de Haute-Marne en vue du bac. Pour le moment, par exemple, seul Saint-Ex propose les arts plastiques. Si on habite à Chaumont ou à Langres, on fait comment ? Pour se déplacer ? Pour l’internat ? Où l’on renoue très vite avec le dossier transports et le dossier revenus… Dans ce registre, la photo de la jeune fille, de jaune vêtue, au pied du mur qui barrait l’hôtel des impôts de Saint-Dizier (JHM du 20 décembre) était aussi belle que symbolique.

La phrase qui ouvre chaque semaine depuis des années cette anodine chronique n’a qu’un mérite : mettre en évidence que chacun d’entre nous retient quelque chose de différent de son voisin du réel perçu. Il est des périodes très chargées de sens, d’autres aussi excitantes qu’un encéphalogramme plat. Naturellement, novembre et décembre relèvent de la première catégorie. Les gilets jaunes puis l’attentat ont focalisé notre intérêt sur du chaud, très chaud. En Haute-Marne, par la force des choses, ne serions-nous pas passés à côté d’événements qui en “temps normal” auraient “fait la une” ?

Par exemple l’annonce du GIP 52 de mettre des sous l’an prochain (et il en a des sous…) sur la mobilité électrique en Haute-Marne. Allons-nous voir des voitures électriques, nos voitures de particuliers, sillonner nos routes, routes d’un territoire devenu pilote sans le savoir ? Vite, vite, on veut en savoir plus…

Par exemple la fusion de notre CCI avec celle de la Meuse ; un mariage exemplaire, mais qui relie notre présent propos à Bure, évidemment, donc à l’énergie, à son coût, sa propreté, et aux transports des lycéens, notamment. Tout se tient. Pour nous, ruraux, au moins autant que pour tous les autres. Mine de rien, d’une plume laborieuse et hésitante, on vient d’évoquer la formation initiale, les transports, l’énergie, l’environnement. Rien que cela. Et pour nous, ces enjeux ne sont pas que des débats éthérés à abandonner à ceux qui nous gouvernent. Car s’il est vrai que ceux-ci ont été élus par nous pour gouverner, on ne leur a jamais cédé le droit de réfléchir à notre place sur le sort que l’on veut, chacun, une fois encore, et non pas tous, réserver à nos enfants et à ce territoire.

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